François
AUBRUN

(1934 - 2009)

À la suite d’un voyage avec son grand-père à Aix en Provence en 1949, François Aubrun découvre un tout nouveau paysage, très différent des Hauts-de-Seine, son lieu de naissance. Il s’installera par la suite au pied de la Sainte Victoire, dans le petit village du Tholonet où vit déjà André Masson. 

Tout jeune homme, Aubrun avait suivi à l’Académie de la Section d’or, à Paris, l’enseignement de Jean Souverbie et les cours de sculpture de Paul Niclausse au début des années 1950. Puis il était entré à l’Ecole des beaux-arts.

La découverte du paysage aixois, celui-là même que Cézanne avait déjà attentivement observé, est une révélation qui va le conduire vers une exploration plastique qui interroge toutes les dimensions de la lumière, de la transparence, de la matière. Une intense poésie s’en dégage.

Dans la peinture d’Aubrun, les éléments physiques du paysage (la rivière, la brume) trouvent un chemin plastique (liquidité, fluidité) qui les conduit à une idée plus conceptuelle (le féminin). Surmontant la forme pour concentrer ses recherches sur la couleur et la matière, Aubrun ne se considère pourtant pas pour autant comme un peintre abstrait. Travaillant au plus près de la nature, il cherche plutôt à concentrer ses forces et son essence dans ses toiles, une démarche qui n’est pas sans rappeler les fondamentaux de la peinture asiatique. 

Au fil de sa carrière, sa palette chromatique s’atténue pour devenir blanche, noire et grise. 
Vers la fin de la vie de l’artiste, ses recherches se concentrent plus particulièrement sur le noir, qu’il déploie dans toutes ses tonalités, cherchant dans la superposition de strates de matière et dans les coups de pinceau le surgissement de la lumière et cette transparence qui ont été les fils conducteurs de son travail plastique.

Aubrun a partagé son temps entre création et enseignement puisqu’il enseigna la peinture à l’université de Marseille (site de Luminy) puis à l’école des arts décoratifs de Nice. 
Il fut nommé directeur de l’Ecole des beaux-arts de Toulon, qu’il dirigea de 1974 à 1980 puis professeur de peinture aux beaux-arts de Paris jusqu’en 1992. 
Il exposa très régulièrement son travail, en France comme à l’étranger. 

« L’acte de peindre se passe seul et il ne faut jamais souffrir de solitude si on veut peindre. La peinture n’est pas un métier, c’est un cheminement qui se conduit uniquement dans la solitude. »
Le cheminement artistique de François Aubrun est intimement lié au lieu où il avait choisi d’établir son atelier, le domaine Saint-Joseph. Lieu spirituel, retraite au coeur de la nature et point de vue dominant sur la Sainte-Victoire, qui avait appris, pour les peintres qui l’observeraient ensuite, la leçon de Cézanne…