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Alfred Lombard (1884-1973)

Monographie

Giulia Pentcheff

Année de parution 2019
Nombre de pages 248
Format 28 x 23 cm
ISBN 9791094462072

La publication de cette monographie suivie du catalogue raisonné de l’œuvre peint d’Alfred Lombard propose enfin aux collectionneurs et amateurs du peintre provençal un ouvrage de référence. 
Issu d’un long travail de recensement de ses travaux, mené par Giulia Pentcheff, ce livre permet de mettre en lumière le parcours inédit de Lombard, du fauvisme à la décoration murale. 
Figure majeure de la modernité en Provence, le peintre tente d’insuffler une nouvelle dynamique culturelle dans la cité phocéenne au début du XXe siècle, guidé par un idéal pictural singulier, ne pouvant être rattaché à un seul mouvement artistique. 

Elevé dans une famille de la bourgeoisie d’affaires marseillaise, Alfred Lombard contrevient aux prescriptions paternelles en choisissant la voie de la peinture. Ayant frôlé les Fauves au Salon d’Automne de 1905, ses toiles de jeunesse portent la marque de cette esthétique moderne, qui synthétise la forme et fait la part belle à la couleur. Aux côtés de Joachim Gasquet et Pierre Girieud, Lombard fut l’une des chevilles ouvrières des Salons de Mai de Marseille, manifestation originale qui tenta d’ouvrir une brèche en province pour l’art vivant au début du siècle. Dès avant la Première Guerre, la veine décorative pénètre sa pratique et le peintre s’achemine peu à peu vers un classicisme moderne qui caractérisera ses travaux des années 1920. 
En réaction à l’abstraction, il retourne à la tradition latine de ses origines et décide fermement de s’éloigner du marché de l’art, après deux expositions personnelles remarquées à Paris, chez Rosenberg puis chez Druet. 

Un tournant dans son œuvre : avec Pierre Patout, qui vient de construire pour lui une remarquable résidence atelier à Boulogne, les années 30 le voient participer à de grands chantiers Art Déco, les paquebots Atlantiqueet Normandie. L’art mural lui apparaît alors comme un vaste univers pictural qui reste à explorer, au regard de l’architecture, dont il est par nature indissociable, et dans ce contexte précis, de l’architecture moderne en plein avènement. Nous touchons là au cœur des découvertes plastiques de Lombard, qui s’était déjà intéressé à une possible renaissance de l’art de la fresque. 

Libéré de toute préoccupation mercantile, hors de tout circuit du marché de l’art, Lombard s’adonne jusqu’à la fin de sa vie à une recherche pure, n’ayant d’autre but que la poursuite de son idéal : transmettre ce qui l’habite au moyen d’un langage transcendantal, le traduire par le truchement de rythmes, de tons, de lignes, des ressorts propres à la communication visuelle bidimensionnelle, choisis avec à la fois soin et intuition. Explorer les confins du langage peint, sa réception. 

Cette monographie, suivie du catalogue de l’œuvre peint de l’artiste, rend compte d’un parcours inédit au cœur de l’aventure de l’art du XXème siècle : celui d’un artiste qui, s’il ne fut pas sourd aux grands bouleversements de son temps, fut davantage séduit par une réinterprétation de la tradition que par son annihilation, tentant notamment, au terme de ses expérimentations plastiques comme de ses réflexions, d’ouvrir une voie nouvelle à la peinture, à l’appui de l’étude des spécificités de l’art mural.