Joan
MIRO

Joan Miro est né à Barcelone en 1893 de parents artisans créateurs, bijoutier et ébéniste. Suite à une maladie qui le touche à ses 18 ans, il est contraint de rester à la campagne de Mont-Roig où il développe son instinct créatif et décide, au détriment des avis familiaux, à se lancer dans la peinture. 

Après avoir quitté une école de commerce, il entre aux Beaux-arts de Barcelone en 1907 et suit les cours de Modest Urgell et de Josep Pasco dont il tirera des leçons de simplification de l'expression. Il poursuivra quatre ans plus tard à l'académie Galli jusqu'à la fermeture de celle-ci. 

Il y rencontre Joan Prats, Josep Francesc Rafols Enric Cristófol Ricart, et Josep Llorens Artigas avec qui il fonde L'agupacio Courbet, en réaction au modernisme naissant. Le groupe ne perdure que jusqu'en 1919. 

En cette année 1919, Miro monte à Paris et y découvre le cubisme, le fauvisme et les post- impressionnistes. Il devient ami proche d'André Masson et de Max Jacob. Tous trois cohabitent, rue Blomet, non loin du groupe de Jacques Prévert, Yves Tanguy et Marcel Duhamel. De cette émulation naitra en Miro un sentiment profond de s'être trouvé. Et c'est dans ces années, en 1920 qu'il peint La Ferme, chef- d'oeuvre de sa période détailliste. 

Envoûté par l'onirisme et l'inconscient, Joan Miro se lie d'amitié avec André Breton, Louis Aragon, Paul Eluard et signe avec eux le Manifeste du Surréalisme. Ses peintures deviennent de plus en plus schématiques et géométriques. Auprès de ses amis, il souhaite créer un nouveau langage plus synthétique. En 1924, il peint Paysages Catalans. 

En 1925, Miro expose Carnaval d'Arlequin, œuvre phare de son époque surréaliste à la Galerie Pierre, durant l'exposition La peinture surréaliste, à Paris à côté des œuvres de Paul Klee, Pablo Picasso et Max Ernst.
Il produit des œuvres qui reflètent son engagement envers l'expression libre. Des motifs biomorphiques s’immiscent dans ces toiles.

Il épouse en 1929 Pilar Juncosa et s’éloigne des surréalistes. Son intérêt le porte plutôt vers la poésie, ce qui l’intéressait prioritairement au sein des surréalistes, avant que ce groupe ne se politise trop à son goût. 
Il voyage en Belgique et au Royaume-Uni et exécute une série sur les «intérieurs hollandais». 

L'été avant le début de la guerre, Miro loue une maison à Varangeville-sur-Mer. De cet été 1939 naît Les constellations, œuvre majeure de 22 gouaches sur papier qui seront pour ses prochaines productions un point d'appui central. Dans cette ville normande, il rencontre aussi Georges Braque et Raymond Queneau. 

Au moment où les allemands bombardent la Normandie, Miro et sa femme, ainsi que leur fille repartent vivre en Espagne, à Palma de Majorque. C'est un moment de transformation dans la vie du peintre qui commence à griffonner dans ses carnets des idées de sculptures, de lithographies, de gravures et de céramiques. A l'issue de cette année-là, le MoMA consacre une rétrospective à l'oeuvre de Miro. 

Quatre ans plus tard, il réalise avec son ami d'enfance Josep Artigas ses premières céramiques. Elles seront présentées, ainsi que ses Constellations, jamais vues auparavant à la Galerie Pierre Matisse en 1945.
Les deux artistes, en plein essor créatif, réalisent Mur du Soleil et Mur de la Lune, deux grandes peintures murales, qui seront inaugurées en 1958, pour le siège de l’Unesco. 
Une autre réalisation murale sera commandée à Miro pour l'université d'Harvard par le fondateur du Bauhaus Walter Gropius. 

Miro confiera que ses personnages, comme les formes et les couleurs, ont besoin d'épuration car il souhaitait faire beaucoup avec peu. Il poursuit ses réflexions. En 1960, Miro peint trois toiles qui seront sans doute les plus connues de l'artiste, Bleu I, II et III. Un voyage au Japon, en 1966 renforcera cette idée d'épuration et de spontanéité de l'équilibre. Des gravures sur bois attestent de cet engagement. 

Dans les dernières années de sa vie, Joan Miro se voit proposer des commandes toujours plus grandes et de nouvelles façon de créer, comme le vitrail qu'il expérimentera assez tard, et avec le concours de Charles Marcq, maître verrier. 

En 1975, La fondation Joan Miro est inaugurée à Barcelone. L'artiste, alors internationalement reconnu s'éteint le 25 décembre 1983 dans son Espagne natale.