Empire romain, 2ème-3ème siècle

(2025 - 2025)

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Oeuvre indisponible à la vente

Scène érotique

Tesselles de mosaïque en pierre et marbre
77 x 55 cm

L’origine de l’emplacement de ce triptyque en opus tessellatum polychrome est assez mystérieuse. Au regard de la forme arquée que les trois éléments dessinent, il pourrait s’agir du parement d’une ouverture murale, bien que les mosaïques de sol aient été les plus fréquentes dans la Rome antique.  La suite de la frise nous est inconnue, en dehors d’une autre scène mettant en scène un pygmée face à une grue, de même facture, mais qui ne semble pas être directement reliée à l’ensemble que nous présentons. Cet ensemble fragmentaire est donc constitué de trois panneaux de mosaïque qui se suivent, les saynètes étant séparées par des éléments décoratifs, une grande tige fleurie ou la structure d’une cabane. Sans aucun doute parodique, la représentation fait la part belle au sexe, le panneau central étant le plus loquace…

L’acte sexuel
Au centre de notre triptyque, deux personnages se trouvent dans une position non équivoque de pénétration sexuelle, le partenaire qui se trouve debout ayant l’évident avantage de la domination de l’acte, d’autant qu’il tient en main un instrument qui doit visiblement servir à la flagellation, tout au moins à la soumission. Près d’une cabane et coiffé d’un chapeau comme certains pêcheurs en portent dans la figuration de cette époque, le personnage masculin à l’œuvre est assez difficile à définir, mais procède toutefois d’une inspiration pastorale, en lien avec la nature et dénuée d’à peu près toute forme de civilité urbaine. Sous son joug, une femme, ou bien un homme ; les mœurs romaines étant héritées des pratiques grecques et à ce titre exemptes d’une véritable dichotomie telle qu’elle a existé ensuite entre les relations homo ou hétérosexuelles. Il était en effet totalement admis socialement que l’homme libre romain puisse avoir des partenaires masculins, y compris de très jeunes hommes et le « tabou » n’était pas où s’attend à le trouver notre regard contemporain. Le terrain où se joue la censure morale est en effet, dans la société romaine, lié au statut social des partenaires, qui doit se trouver reflété dans la nature même de l’acte sexuel. S’il était courant pour un esclave ou un affranchi d’avoir des relations avec un citoyen mâle, il était en revanche impensable que celui qui avait l’avantage social ne fût pas le seul « actif » au cours de ces actes, la passivité étant le seul comportement acceptable de la part du partenaire. Il en allait de même pour les femmes légitimes des citoyens, « nées pour le rôle passif » ainsi que Sénèque le rappelle, se laissant sans mouvements féconder dans un rôle se limitant à assurer la descendance.

Vers Héro et Léandre 
Vers Trois pygmées, parodie de combat d'athlète