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Oeuvre indisponible à la vente, elle a été proposée dans le cadre de l'exposition "Salon du Dessin"

Etude de dos féminin et deux profils d'après Raphaël "Cupidon et les trois Graces"

Crayon sur papier, portant le cachet de l'atelier ED.DEGAS (Lugt 657) au verso.
22.50 x 15.50 cm

Provenance :
Succession Edgar Degas
Collection Henri Rabeau (1889-1968) puis par descendance
Collection privée, France

Ce dessin sera inclus au supplément du Catalogue Raisonné d'Edgar Degas en préparation par Paul Lemoine pour la Galerie Brame et Lorenceau.

 

Pour cette esquisse, Degas s'inspire de la décoration de la Loggia de Psyché à la Villa Farnesina (1517-18) réalisée par Raffaello Sanzio (1483-1520), plus connu sous le nom de Raphaël. En 1517, Agostino Chigi commande à Raphaël la décoration du rez-de-chaussée de la loggia de la villa dans laquelle l'artiste avait peint la Galatée quelques années auparavant. Les fresques représentent l'histoire de Psyché, un mythe dérivé de l'Ane d'or d'Apulée (IIe siècle après J.-C.). Les images n'apparaissent que sur le plafond. Le récit pictural de Raphaël dans la Loggia de Psyché commence dans les écoinçons du petit côté gauche en entrant et se poursuit le long des écoinçons à droite jusqu'au deuxième petit côté, puis le long du côté de l'entrée. Ces surfaces triangulaires représentaient un format problématique pour les artistes. Raphaël a résolu ce défi d'une manière toujours nouvelle et surprenante en adaptant sa composition picturale à la forme du support de manière particulièrement fortuite et variée.

Dans cet écoinçon, Cupidon, qui est déjà amoureux de Psyché, la montre aux Grâces. Les personnages sont habilement placés dans la forme de l'écoinçon, de sorte qu'ils sont tournés vers l'intérieur des quatre côtés et semblent repousser l'espace avec leur dos et leurs épaules. Cela donne au groupe de l'air et de la liberté au centre, sans pour autant l'écraser : les corps s'emboîtent, se chevauchent et se combinent.

Contrairement à l'entreprise générale de l'impressionnisme qui consiste à essayer de saisir l'instant fugace et transitoire, Degas a dit de son travail qu'il n'y avait pas d'art qui ne soit pas moins fugace : "Aucun art n'a jamais été moins spontané que le mien ; ce que je fais est le résultat de la réflexion et de l'étude des vieux maîtres ». Les 3 années qu’il a passées en Italie de 1856 à 1859, au début de sa vingtaine, constitue la période la plus intense d'étude des maîtres anciens par Degas. Il avait des relations familiales à Naples et à Florence, mais il passait la moitié de son temps à Rome. La quasi-totalité des peintures et des dessins que Degas réalisa à cette époque sont des copies d'œuvres italiennes qu'il ramènera en France. Elles sont ensuite restées dans son atelier parisien jusqu'à sa mort en 1917 et il s'y référait constamment pour trouver l'inspiration.