André
MASSON

(1896 - 1987)

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Oeuvre indisponible à la vente, elle a été proposée dans le cadre de l'exposition "André Masson."

HYBRIS, 1964 / 1986-1987

Bronze.
90 x 43.20 cm

Modèle conçu en 1964 et fondu en 1986.
Fonte Brustolin, Vérone, 1986-1987. 
Editeur : Galerie Due Ci, Rome.
Deuxième tirage à 11 épreuves, celle-ci numérotée EA2.

Bibliographie : 
Roger Passeron, André Masson, catalogue général des sculptures, Il Quadrante Edizioni, Turin, 1987, modèle reproduit sous le n°24 et commenté p. 147 à 150.
André Masson, oeuvres maitresses, Galerie H. Odermatt - Ph. Cazeau, Paris, décembre 1990 - février 1991, reproduit au catalogue d’exposition sous le n°77, p.171.

Historique d’après Roger Passeron p.147 :
«  Cette importante sculpture baroque est la dernière des trois sculptures réalisées par André Masson à la fin de 1964. Elle représente Hybris qui est dans la mythologie massonienne la personnification de la démesure, comme l’a expliqué André Masson, en février 1987, à l’auteur de ce livre. 
« - Hybris, ce n’était pas une déesse, ce mot doit être pris dans le sens antique, c’est à dire ce qui est démesuré. L’Hybris grec, c’est tout ce qui était démesuré. C’est donc condamnable. La démesure, c’est l’excès. Exactement l’excès. Cela faisait peur aux anciens. Cela ne leur semblait pas naturel et devait être repoussé. 
- Y a-t-il eu une correspondance de cette sculpture Hybris, voire de celle de Saturne, dans votre peinture? 
- Non pas directement. Mais pour Hybris, on pourrait peut-être l’appliquer… à toute ma peinture!… »
C’est un véritable coquillage de la famille des murex que Masson incorpora à son plâtre original d’une façon telle qu’il n’y a aucune solution de continuité avec les autres parties de sa sculpture. Ce coquillage - symbole sexuel évident - fait partie intégrante de la sculpture et n’apparait absolument pas comme ajouté. Cela rappelle d’autres coquillages des mers du Pacifique notamment, qui fixent définitivement, au cours de leur croissance, d’autres coquillages à la surface des spires de leur propre coquille, métamorphosant ainsi totalement leur apparence extérieure dans une démesure, cette fois naturelle. 
Un jour en Italie méridionale, devant la mer Tyrrhénienne, en sortant de l’antre de la sibylle de Cumes, cette cité fondée par les Grecs anciens, André Masson écrivit un poème qu’il intitula Hybris : 
Dionysos l’ivresse et la mort
Tout ce qui le précède 
Et tout ce qui le suit
Il n’y a qu’oscillation 
Fatigue d’entre-deux 
Tout ce qui rôde entre chien et loup
Entre la figue et le raisin 
Entre deux vins
Et tous les airs penchés 
Et mille séductions 
D’un art du crépuscule. » 

Roger Passeron, André Masson, catalogue général des sculptures, Il Quadrante Edizioni, Turin, 1987, p.147.